Critiques ciné

Roubaix, une lumière : longue plongée dans la sombre misère

Roubaix, une lumire, est prsent en comptition au 72me festival de Cannes. Dans la ville qui l’a vu grandir, le cinaste filme la misre avec une tonnante lgret. Un procd qui aurait pu intressant…mais qui s’avre lassant. Lumire sur un film compliqu apprhender.

Un conte de Nol

Cette fois-ci, pas de Paul Ddalus (le double cinmatographique d’Arnaud Desplechin) en vue.Roubaix, une lumires’inscrit dans une ambiance policire la franaise, qui retrace une sordide histoire vraie : le meurtre d’une vieille dame par deux de ses voisines. Mais avant cette affaire, la toute premire moiti du long-mtrage est consacre aux patrouilles d’un nouveau policier d’un ct, Louis, et d’un commissaire, Daoud, de l’autre.

Si le film est loin de nous avoir convaincus, sa grande force rside dans la prestation deRoschdy Zem, qui incarne le commissaire Daoud. L’acteur arrive transmettre toute la douceur, la compassion dont a besoin le protagoniste. D’un calme toute preuve, ses interactions avec des personnages pourtant secondaires donnent au film toute son humanit.

Les autres stars deRoubaix, une lumire, sont les deux femmes accuses d’avoir assassin une vieille dame aprs tre entres chez elle. Un couple form par La Seydoux et Sara Forestier, qui, pour l’occasion, se dotent de leur plus bel accent du nord. Malheureusement,on a du mal croire en ces hrones qui ne sont dfinies que par leur pauvret, qu’on ne connat qu’ travers leur misre. C’est simple, elles n’apparaissent, pendant une longue partie du film, que sur le palier de leur maison, puis lors d’une (trs longue) scne d’interrogatoire.

Garde vue

La seconde partie du film est ainsi entirement consacre l’audition des deux femmes, puis une reconstitution du crime. L’ide en soit ne nous drange pas. En effet, le procd aurait pu tre intressant, certains longs-mtrages russissant garder une tension constante durant tout un interrogatoire,Garde vuede Claude Miller en tte. Mais ici, la magie n’opre pas. Le fait divers est tonnement trait comme inintressant,arrivant dans l’intrigue comme un cheveu sur la soupe. Ainsi, on ne ressent pas le poids du crime qu’aurait commis les suspects, ce qui ne nous garde pas en haleine pour connatre le fin mot de l’histoire.

Voir de nombreux films en un temps rduit nous amne tisser des liens que nous n’auront peut-tre pas effectu en dehors du Festival. Quoiqu’il en soit, une semaine seulement aprs avoir dcouvert le gnialLes Misrables, difficile de ne pas penser au film de Ladj Ly. Non pas que Desplechin aborde directement les mmes sujets, mais il nous fait ressentir beaucoup moins d’empathie pour des personnages similaires. Le commissaire Daoud mis part, on s’attache difficilement aux simples voyous ou aux petits criminels.

La premire partie nous plonge dans des quartiers de la plus pauvre des cents plus grandes communes de France, comme le film l’explique directement. Mais ceux qu’on y rencontre, s’ils sont films avec comprhension, ont du mal exister au-del de leur caractrisation en tant que voyous sympathiques. Sympathique, tout le monde l’est d’ailleurs dans ce premier film policier pour Desplechin.

Ce ton presque bon enfant, qui surprend au dbut tant donn le sujet trait, est srement ce qui diffrencieRoubaix, une lumirede la masse des productions policires franaises. Malgr les lments qu’on lui reproche, il faut en effet reconnatre que mme dans ses aspects les plus sombres, le cinaste franais livre une dclaration d’amour la ville qui l’a vu natre. Un grand attachement qui impacte directement les personnes qu’il y filment, mais pas avec assez de panache pour rendre le film passionnant …

 

Roubaix, une lumired’Arnaud Desplechin. Au cinma courant 2019. Ci-dessus un extrait du film.Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Un conte de Nol Cette fois-ci, pas de Paul Ddalus (le double cinmatographique d’Arnaud Desplechin) en vue.Roubaix, une lumires’inscrit dans une ambiance policire  » la franaise », qui retrace une sordide histoire vraie : le meurtre d’une vieille dame par deux de ses voisines. Mais avant cette affaire, la toute premire moiti du long-mtrage est consacre aux patrouilles d’un nouveau policier d’un ct, Louis, et d’un commissaire, Daoud, de l’autre. Si le film est loin de nous avoir convaincus, sa grande force rside dans la prestation deRoschdy Zem, qui incarne le commissaire Daoud. L’acteur arrive transmettre toute la douceur, la…

Conclusion

Note de la rdaction

Nous sommes assez dus du rsultat, mais on retrouve dans Roubaix, une lumire, la patte d’Arnaud Desplechin. rserver aux inconditionnels de ce dernier, donc !

Note spectateur : Sois le premier !