Critiques ciné

Parasite : drame familial et lutte des classes

CRITIQUE / AVIS FILM Aprs Okja, Bong Joon-ho revient avec Parasite un drame familial et social dans lequel une famille pauvre tente de franchir la barrire sociale en devenant les domestiques dune riche famille.

Voil dix ans (depuis Mother) que Bong Joon-ho n’avait pas ralis un film 100% coren. Aprs s’tre rvl au dbut des annes 2000 avec le thriller Memories of Murder, puis le drame fantastique The Host, le cinaste sest dirig vers un cinma plus occidental. Du moins, en termes de production. Snowpiercer d’abord, son premier film en langue anglaise et avec Chris Evans dans le premier rle, puis Okja se droulant en grande partie aux tats-Unis. Avec Parasite, il revient une certaine simplicit (dans sa mise en scne) pour livrer grce une criture remarquable probablement le plus grand film coren de l’anne.

Bong Joon-ho tape lincruste chez les bourgeois

Tout commence par une famille corenne. Une famille pauvre, qui vit dans un taudis, et dont le travail consiste replier des botes pizza pour qu’elles soient rutilises. Mais pas de misrabilisme chez Bong Joon-ho, bien au contraire. Chez le cinaste, c’est la solidarit de la famille qui prvaut toujours – mme face la crature de The Host. Et il sait rendre amusanteune vie de misre, montrant les combines pour choper le wifi de la voisine, ou adoptant un regard presque tendre quand le solard du quartier vient uriner sur la devanture.

Pour se sortir de cette condition, Ki-taek, sa femme, son fils et sa fille, n’ont pas vraiment de solution. Comme pour tous, lascension sociale nest pas chose aise. Il faudra l’intervention d’un ami du fils, qui le pistonne pour donner des cours d’anglais chez la riche famille Park. Une lgre fraude de document, et le voil enseignant pour l’adolescente Park. Puis, avec beaucoup de subtilit (et la crdulit de la mre), il parvient faire entrer sa sur comme professeure d’art pour le plus jeune, puis son pre et sa mre. Bref, c’est toute la famille qui en un rien de temps devient les domestiques des Park. Cette premire partie de Parasite, durant laquelle on suit les diffrents plans tablis pour se dbarrasser des anciens domestiques et prendre leurs places si convoites, s’assume dans la comdie populaire et intelligente, grce une criture remarquable et un montage prcis.

Si le film est hilarant,il est surtout porteur d’un message clair sur la lutte des classes, thmatique souvent aborde par Bong Joon-ho. La famille de Ki-taek dcouvre une richesse inaccessible et est constamment, mais subtilement, ramene sa condition de pauvre. La force de Bong Joon-ho est alors de ne pas reprsenter la famille Park comme des bourgeois antipathiques, mais, par des dtails, on ne nous cache pas leur mpris, leur dgot mme, envers les pauvres et leur odeur reconnaissable. Des pauvres qui, on nous le rpte, seront accepts tant quils sauront ne pas franchir la ligne.Mais alors qu’on pensait en rester l,Bong Joon-ho, qui jongle avec les genres avec brio, offre un twist important. On nen dira pas davantage pour ne rien gcher, simplement que ce rebondissement permet d’abord de surprendre avec des lments du thriller, voire du filmde fantme, avant de nous ramener un drame familial touchant, o finalement tout n’est que survie pour la classe d’en bas.

Parasite de Bong Joon-ho, prsent Cannes 2019, en salle le 5 juin 2019.

Voil dix ans (depuis Mother) que Bong Joon-ho n’avait pas ralis un film 100% coren. Aprs s’tre rvl au dbut des annes 2000 avec le thriller Memories of Murder, puis le drame fantastique The Host, le cinaste sest dirig vers un cinma plus occidental. Du moins, en termes de production. Snowpiercer d’abord, son premier film en langue anglaise et avec Chris Evans dans le premier rle, puis Okja se droulant en grande partie aux tats-Unis. Avec Parasite, il revient une certaine simplicit (dans sa mise en scne) pour livrer grce une criture remarquable probablement le plus grand film…

Conclusion

Note de la rdaction

Bong Joon-ho fait un retour remarquable avec Parasite grce un scnario original plein de changements de tons. Le ralisateur montre encore une fois une matrise de lhumour au sein dun drame familial traitant de la lutte des classes.

Note spectateur : Sois le premier !