Tom Holland endosse le costume de Spider-Man pour la cinquime fois l’occasion de Spider-Man: Far From Home. Le long-mtrage permet le retour de Samuel L Jackson dans le rle de Nick Fury, mais galement de Zendaya en MJ, de Jon Favreau en Happy, tandis que Jake Gyllenhaal rejoint l’aventure du MCU dans la peau de Mysterio. Entre un comique trop prsent, et des ressorts motionnels pas assez dvelopps, mais un divertissement toute preuve, ce Spider-Man est un produit classique du MCU, avec ses qualits et ses dfauts habituels. Rien de nouveau sous le soleil de Marvel.

Spider-Man tisse une toile rchauffe

Dans la droite ligne du prcdent opus,Jon Watts dcide encore une fois de capitaliser sur la sympathie de Tom Holland dans le rle de Peter Parker. Le cinaste cherche s’approcher du teen movie avec ses clichs du genre: le voyage scolaire, la romance en non dit, le film de potes… Bref, rien de bien nouveau, et de quoi agacer les dtracteurs du premier opus. Parce que ce Far From Home n’volue pas beaucoup, se contentant de rgurgiter la formule classique (et obsolte?) du MCU. Les ressorts dramatiques, les situations, mme les vannes sont totalement culs, rptitions cycliques d’un procd qui fait ses preuves depuis plus de dix ans. Le film transpire l’tiquette Marvel de A Z, surtout les mauvais cts, avec un humour parfois asphyxiant, des ressorts dramatiques dnaturs et un suspense inexistant.

Malgr ce qu’en disent les critiques amricaines, toujours en adoration devant chaque nouvel opus du MCU, il n’y a rien de bien innovant dans ce Spider-Man. Jon Watts se contente d’appliquer le cahier des charges, sans forcment injecter une crativit personnelle. Comme cette vanne rptitive o Nick Fury essaye de faire un topo Peter Parker, mais est sans arrt interrompu – blague devenue classique et largement mieux exploite au dbut de Thor: Ragnarok. On reprochait au premier opus de prfrer la vie de Peter Parker celle de Spider-Man, de prfrer la proximit adolescente au grand hrosme, mais ce second opus rutilise les mmes ficelles.

Des rles secondaires mal exploits

L’intrt de ce deuxime opus de Spider-Man rsidait galement dans les rles secondaires. Parce que Far From Home promettait le retour tant attendu de Nick Fury. Samuel L Jackson est encore une fois convaincant dans le rle, mme si le personnage manque tonnammentde panache. Sous exploit, le cynisme du chef du S.H.I.E.L.D. n’est jamais mis en valeur, ni mme l’inquitude et le respect qu’il est cens dgager. On regrette que Nick Fury n’ait pas plus de place pour exister dans ce Far From Home. C’est un peu la mme chose avec Jon Favreau dans le rle de Happy. Personnage trs attachant qu’on voulait un peu plus dans le mtrage, cantonn au rang de faire valoir et de ressort comique fatigu.

Et vient surtout Jake Gyllenhaal en Mystrio. Attendu, son traitement demeurait un grand mystre justement. Sans trop en dire, le personnage est relativement respect par rapport au matriau de base. Ce Quentin Beck version MCU est proche de sa version papier. Dans le mtrage, il apparat comme un protagoniste solide, pas forcment rvolutionnaire, mais suffisamment efficace pour crer du rythme. Jake Gyllenhaal offre une prestation rgulire sans triompher non plus. Mysterio est nanmoins l’initiateur de la meilleure squence du film, qui en plus d’offrir un peu de crativit, est un brillant hommage aux comics. Un passage dhallucination propre Mysterio, une scne passionnante, qui permet au spectateur de se rendre compte de l’tendue des capacits du personnage. Spider-Man est plong dans son psychisme et ses pires craintes, dans une scne brillamment excute, qui fait la part belle un peu d’originalit dans la mise en scne, permettant d’entrer dans un monde illusoire parfaitement matrialis.

Un divertissement encore et toujours trs efficace

Mais comme de nombreux opus du MCU, ce Far From Home est encore une fois un divertissement ultra solide. Malgr des squences rchauffes, le rythme tient la barre, l’humour est souvent juste et les scnes d’action sont totalement divertissantes.Le traitement de l’action est d’ailleurs plus russi que dans Homecoming et sa squence finale illisible. On en prend d’avantage plein la vue, le rythme est mieux gr, et les moments d’action mieux raliss.

Mais ce qui fonctionne toujours autant, c’est le personnage de Peter Parker en lui-mme. Trs attachant, grce la simplicit dgage par Tom Holland, l’criture du hros est relativement travaille. Jon Watts offre un driv intelligent et ancr dans le MCU du sermon classique: de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilits. Cette fois la responsabilit ne vient pas de l’oncle Ben, mais passe par l’hritage laiss par Tony Stark. Le jeune Peter Parker est encore traumatis par le dcs de son mentor, et doit vivre avec la pression de son hritage sur ses paules. Il a t choisi par le milliardaire, et le film traite des questionnements internes de Peter, tiraill entre le dsir d’avoir une vie normale, entour de ses proches, et de rendre hommage Iron Man via sa carrire super-hroque. Un dilemme cornlien plutt bien trait qui donne une vritable humanit Peter Parker et contredit ce qui a t prsent dans Homecoming. Alors que laraigne du quartier voulait tre Avenger, cette fois l’Avenger veut redevenir la petite araigne du quartier.

Quoi qu’il en soit,Far From Home surfe bien sur les consquences de Avengers: Endgame, rebondit avec les honneurs, en expliquant notamment comment l’humanit s’est radapte quand Hulk a ramen tout le monde. Les rfrences sont encore une fois lgion, pour le plaisir des fans du MCU, tandis que la premire scne post-gnrique rserve un twist inattenduet os, et le retour d’un personnage sorti d’outre-tombe, pour le plus grand plaisir des fans de l’univers Spider-Man.

Spider-Man : Far From Home de Jon Watts, en salle le 3 juillet 2019. Ci-dessus la bande annonce.Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.